Pendant longtemps, le modèle “dominant” du commerce B2B reposait sur la relation directe entre fournisseur et client.
La marketplace, en revanche, introduit une nouvelle dynamique : elle devient agrégateur, facilitateur de mise en relation parfois même intermédiaire transactionnel.
Un changement de paradigme qui transforme la chaîne de valeur et interroge sérieusement sur un point essentiel : comment préserver la relation client dans un écosystème où les intermédiaires se multiplient mais aussi où la plateforme semble capter la donnée, l’expérience et la fidélité ?
Et surtout, comment concilier les atouts d’un agrégateur sans diluer l’image de marque ?
Lorsqu’une marketplace devient le canal dominant, elle tend à concentrer trois éléments cruciaux :
Résultat : le fournisseur perd du “terrain visible”. La relation client se transforme en relation “client > plateforme > fournisseur”.
Si cette structure n’est pas pensée, l’entreprise peut devenir un simple “back-office de produit” et couper tous les liens d’appartenance potentiels à une marque.
Un sujet d’autant plus actuel quand ChatGPT tend à proposer des parcours d’achat complets sur son interface, de la navigation jusqu’au paiement.
Dans les marketplaces B2B, ce phénomène de relation tripartite est d’autant plus visible que les cycles de vente sont longs, que les attentes en services sont fortes, et que la relation de confiance est souvent clé.
Une enquête sur les marketplaces B2B de TNP consultants souligne qu’elles doivent redéfinir le parcours client et l’animation des fournisseurs pour “enrichir et personnaliser la relation” et non la remplacer
Autrement dit : la marketplace peut aider à “faire la vitrine”, mais la marque doit conserver les clés de la relation dans la durée ainsi que son image.
À l’heure où les cookies tiers se raréfient, les entreprises B2B misent de plus en plus sur les données propriétaires “first-party data” pour comprendre, segmenter et fidéliser.
Ces données de première classe sont collectées directement via vos canaux d’acquisition (site, interface CRM, support, usage produit…) sont plus fiables et moins soumises aux contraintes de vie privée externes, elles reflètent mieux les intéractions réelles.
Elles permettent notamment une attribution plus fine (quelles actions ont mené à la vente) ce qui est fondamental quand une marketplace occupe une grande partie du tunnel.
Sans cette maîtrise, la marque vend “à l’aveugle” sur l’agrégateur : elle ne sait plus exactement pourquoi un client est venu chez elle, ni quelle campagne ou contenu l’a réellement convaincu.
Par cela, la nécessité de la donnée first-party s’affirme comme un must-have, capitalisant sur la donnée récoltée avec confiance et fiabilité.
La relation client en B2B dépasse souvent la transaction pure : elle englobe également le conseil, l’accompagnement, le SAV, l’adaptation à des contraintes…
Quand tout passe par la marketplace en son centre, ces services deviennent optionnels ou standardisés.
Le fournisseur perd l’occasion de créer une valeur différenciante.
Si jusqu’ici votre structure ne jure que par l’acquisition, peut-être que ces quelques lignes vont vous convaincre que dans le B2B, acquérir un client coûte souvent beaucoup plus cher que de le garder.
Des rapports marketing montrent que ne serait-ce qu’un léger gain en répétition peut avoir un levier très fort sur les bénéfices.
Donc si votre relation client est “capturée” par la marketplace, vous perdez non seulement le contrôle mais aussi le potentiel durable de valeur à vie (CLV).
La valeur à vie du client est un indicateur central dans une stratégie orientée long terme.
En sachant cela, vous avez tout intérêt à garder la main en tant que l’agrégateur central et de fidéliser !
Maintenant que les bases sont posées, définissons ensemble les approches réalistes possibles.
Au lieu de laisser l’interface marketplace s’imposer, proposez une expérience intégrée où les marques peuvent :
Ce type de cohabitation donne à la marque une présence “visible” dans le parcours dans lequel elle garde son identité sans renoncer à la puissance technologique du marketplace.
Même si la transaction est orchestrée par la marketplace, il est possible de maintenir des leviers de fidélité liés à votre marque :
L’enquête Collinson en France montre que beaucoup de programmes de fidélité restent très “transactionnels” (points, remises) sans personnalisation ni expérience riche, ce qui constitue une opportunité pour ceux qui sauront aller au-delà.
Même dans un cadre “marketplace”, l’expérience utilisateur peut rester un vecteur de différenciation pour votre marque :
L’objectif : que le client “ressente” votre marque, même dans l’environnement “agrégé”.
Ne pensez pas tout basculer du jour au lendemain. Une stratégie mesurée consiste à :
Vous pouvez adopter une logique hybride : l’agrégateur pour la longue traîne, vos canaux pour les clients stratégiques.
Imaginons une entreprise B2B “TechFurnitures” qui propose des équipements techniques. Elle décide de rejoindre une marketplace spécialisée dans l’industrie.
Dès le lancement, elle exige que l’interface affiche son logo, ses fiches produits avec ses visuels, et que l’UX “transmette” son univers.
Résultat : TechFurnitures capte les volumes et nouveaux clients via la marketplace sans laisser la plateforme devenir maître et dénaturer la relation avec ses clients, tout en maintenant son image de marque. Bingo !
Attention cependant, il n’est pas toujours possible de driver les marketplaces dans son sens, il existe des limites et conditions particulières.
Culture de la relation : dans l’entreprise, ne pas considérer la marketplace comme “hors de notre relation client” mais comme une extension maîtrisée de celle-ci.
Le virage marketplace en B2B n’est pas une condamnation à la perte de contrôle. Il s’agit au contraire d’un terrain de choix pour réinventer la relation client.
Avec une stratégie claire, un design cohérent, un partage de données intelligent et une fidélisation bien pensée, un fournisseur peut tirer avantage de l’agrégateur sans sacrifier sa propre identité ni sa relation client.
L’important est de concevoir un modèle “partagé mais supervisé” : la marketplace pour la puissance, la marque pour la relation.
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